Je suis là, devant toi. Je te vois... Tu trembles ? Je te fais peur ? Pourquoi ? Je suis effrayante... Quel dommage. J'aurais bien aimé pouvoir te regarder. Je suis curieuse de voir comment sont les autres. Moi, je me connais déjà. Mais je ne sais pas si tout le monde est comme moi. Les seules qui me ressemblent, ce sont mes poupées. Elles sont blanches. Comme moi. Ma peau est blanche comme la neige. Ou comme la mort. Selon votre point de vue. Mes poupées sont inanimées. Comme mortes. Je suis pareil. Mais à quoi servirait-il d'être vivante ? Je ne parle à personne, ma vie n'est qu'un passe temps infernale et sombre. Sombre. Comme mes cheveux. Ils sont noirs. Coupés à mes épaules. Je ne fais rien avec, je ne les soigne pas, mais ils sont tellement lisses qu'on pourrait penser à un broshing en les voyant. En fait, j'y pense, c'est peut être mon œil qui t'a fait peur. Je t'ai mal regardé ? J'ai eu l'air hostile ? Désolée. Ce n'est pas de ma faute. À force d'être seule... Mais c'est peut être tout simplement sa couleur qui t'a fait trembler. Je comprends. Il est écarlate. Je dis "il" parce que c'est le seul. Mon autre œil est caché par ce bandeau blanc. Il a toujours eu une vue défaillante, et il avait arrêté d'évoluer très tôt. Il est resté vert pomme. Je n'ai rien d'autre à dire sur moi. Je ressemble à une poupée.

Alors que suis-je...? Un Ange de la Mort. Mon pouvoir est mortel. Je le cache dans mon oeil mort. Est ce que ça suffit pour confirmer que je suis troublée ? Est ce que ça signifie que je suis souillée ? Sûrement. Personne ne me parle. Mais de toute façon, je m'en moque. Je ne veux pas avoir à parler. En fait, peut être bien que si. Peut être que je me sens seule, au fond. Dans ce cas, je n'y ai pas réfléchi. Et je ne compte pas y réfléchir. Ce serait une torture d'esprit inutile. Je ne suis pas folle. Mais j'ai le pouvoir de la souffrance. Faire souffrir qui je veux, comme je veux, où je veux. Depuis combien de temps ai-je ce pouvoir...? Je commence à le maudire. Je n'ai envie de tuer personne, et pourtant, tout le monde a peur de moi. Moi et ma malédiction, moi et ma damnation. Comment en suis-je arrivée là ? Je n'ai jamais existé autrement, je n'ai jamais connu le bonheur. Qu'est ce que le bonheur ? Je ne pense pas savoir. Peut être que je le connais. Mais, dans ce cas, je n'aime pas le bonheur. J'aime seulement mes poupées. Elles sont comme moi. Vides, inanimées, pâles comme la mort. C'est un peu comme si j'étais morte, moi aussi. Je n'aime pas grand chose, en fait. Tout simplement parce que j'ai peur. Peur d'essayer de nouvelles choses, et peur d'effrayer les gens. Je me contente de rester là où on souhaite que je reste. Comme si je n'existais pas. Sans déranger personne. Est ce que ça me suffit...? Je ne sais pas. Je ne crois pas. Peut être que je pourrais me lier d'amitié avec quelqu'un, un jour. Mais... Qu'est ce que l'amitié ...? Je suis trop sensible pour prendre le risque d'essayer, de peur de fondre en larmes de déception.

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J'ai le pouvoir de contrôler la douleur. Je peux faire en sorte que tu ai un simple mal de tête, ou au contraire que tu te tordes de douleur au sol. Mais je n'aime pas ce pouvoir. Je ne veux pas faire de mal, et je ne veux pas que les gens aient peur de moi. Alors, toute sa puissance et contenue dans mon œil vert, caché son un bandeau que je n'enlève jamais, de peur que mon pouvoir se réveille.

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