Luna en avait assez de l'ambiance confinée du pensionnat. Elle y travaillait depuis quelques jours, mais ne se faisait toujours pas au fait de devoir rester enfermée la nuit, sans soritr. Elle avait donc choisi un jour, ou plutôt une nuit, où la lune était haute dans
le ciel. Elle alla se promener dans
le seul endroit laissé à la nature dans
le pensionnat. Et encore, cet endroit était aménagé. Elle grimaça. Mais c'était mieux que rien. Elle avançait lentement sur
le pont, heureuse malgré tout, en fredonnant sa chanson favorite. Elle ne se vantait pas d'avoir un talent pour
le chant, mais elle aimait, quand elle n'avait rien de particulier à faire, se remémorer les chansons qu'elle écoutait en boucle avant de postuler au poste de surveillante dans ce pensionnat. Sa chanson célébrait la nuit, la lune, la "narratrice" dormait à la belle étoile et appréciait à sa juste valeur ce moment d'intense bonheur, rare, et donc si agréable. Luna était bien d'accord avec elle. Sa chanson terminée, elle s'assit non loin du pont, au bord de l'eau, et observa
le reflet de la Lune dans l'eau. Elle crut surprendre un mouvement dans l'herbe non loin d'elle. La pleine lune ne suffisait pas à éclairer l'animal qui se déplaçait ainsi. Elle alluma alors un petit rayin de lumière, pour éclairer un petit grillon, qui s'enfuit immédiatement. Luna l'abandonna et alla troubler la surface l'eau, l'éclairant ensuite, jouant à observer
le ballet des ombres et des lumières sur
le miroir mouvant de l'eau. Elle aimait ces instants de solitude, la nuit, où elle pouvait redevenir une petite fille sans risquer d'être surprise et d'être un sujet de railleries durant tous les jours suivants. Plus tard, quand
le flot s'arrêta, Luna laissa la lumière qu'elle avait créée s'éteindre et soupira d'aise. Elle ne pouvait espérer de bonheur plus complet. Finalement, elle ne regrettait pas d'être venue travailler dans ce pensionnat. Elle se leva de nouveau et se remit à marcher, célébrant cette fois
le temps, avec un chant en anglais, mêlant la voix d'une femme et celles de deux hommes. Elle s'arrêta et observa de loin
le pont, qui, comme par hasard, était éclairé par la Lune, qui laissait tout
le retse de ce paysage nocturne dans la pénombre. Elle termina son chant sur une vocalise et observa
le pont, machinalement. Soudain, elle écarquilla les yeux. Quelque chose bougeait sur ce pont. Cela ne pouvait pas être un animal de la nuit, c'était trop gros pour cela. Quoique... Comme s'il avait lu dans ses pensées, un chat lui sauta dans les bras. Elle
le caressa machinalement, l'éloignant mentalement. Elle était arrivée au pont.... C'étaiut impossible que ce soit un chat, qui marchait là-bas ! Ou alors, un très gros chat. Celui qu'elle avait dans les bras, de taille moyenne, lui serait invisible, s'il était sur
le pont, malgré la lumière de la pleine lune braquée sur l'édifice. Elle se releva,
le chat toujours dans les bras.
-Qui est là ? Pourquoi ne dormez-vous pas ?
Elle avait crié en direction du pont. Il était impossible que l'être s'y trouvant ne fasse pas partie du pensionnat. Elle s'avança vers
le pont, magestueuse,
le chat blotti dans ses bras.
Le chat, d'un moir d'encre avec des yeux d'un jaune pur, était une représentation miniature d'un paysage nocturne au clair de lune, comme celui dans lequel elle se trouvait actuellement. Pour cela, elle adorait
le félin, qui lui rendit
le regard attendri qu'elle posa sur lui.